Tensions et grandes unités scolaires
Depuis cent ans, l'éducation française en Saskatchewan a rencontré de nombreux obstacles. Depuis très longtemps, des tensions existaient entre une minorité francophone qui aspirait à affirmer son identité, sa culture et sa langue et une majorité anglophone.
L'école était l'un des moyens utilisés par le gouvernement pour assimiler les francophones. Ainsi, beaucoup de lois ont été votées pour imposer l'enseignement de l'anglais à l'école.
Des organisations ultraconservatrices comme le Ku Klux Klan menaient des campagnes contre l'enseignement du français : leurs actions ont abouti au vote de nouvelles lois abolissant le français dans les milieux scolaires.
En 1931, l'anglais était devenu la seule et unique langue d'enseignement officielle dans les écoles publiques de la Saskatchewan : on n'avait le droit d'enseigner le français qu'en dehors des heures de classe normales et il en sera ainsi jusqu'en 1968. À partir de cette date, le gouvernement accorda le droit d'enseigner le français une heure par jour dans les écoles désignées.
Donc, pendant toute la décennie des années 1950, l'enseignement dans les écoles en Saskatchewan était totalement dominé par l'anglais. C'est durant ces années que le gouvernement a formé les grandes unités scolaires : beaucoup d'écoles de village ont été fermées et les enfants ont été envoyés en ville, dans des écoles anglaises.
Les conséquences ont été lourdes pour la communauté francophone : assimilation croissante de ses jeunes (qui perdirent leur français et leur culture) ainsi que la dévalorisation de la langue française.
Source : texte de Khadim Niang et Caroline Payeur