Au lieu d'atteindre l'intérieur des terres par les deux entrées normalement utilisées à l'époque : la rivière Hudson près de New York et le fleuve Saint-Laurent près de Québec et de Montréal, ils passeraient par la baie d'Hudson. Cette entrée possède un avantage essentiel : les bateaux venus d'Europe peuvent atteindre directement les terres intérieures. Nul besoin de traverser tout un réseau de rivières et de portages difficiles pour se rendre dans ces nouveaux territoires de
troc. Même si le voyage pour se rendre à l'intérieur de la baie d'Hudson est difficile et la
saison de livraison des fourrures est plus courte, les avantages financiers sont considérables.
Malheureusement, Radisson et Des Groseillers essuient un refus en
Nouvelle-France : on ne veut pas
investir dans cette nouvelle voie d'accès. Les deux explorateurs se tournent donc vers l'Angleterre, qui se montre intéressée. En 1668, ils envoient deux bateaux : l'Eaglet et le Nonsuch. De ces deux navires, seul le dernier atteint la baie d'Hudson. Après y avoir passé l'hiver, il revient chargé de fourrures.
L'
expédition a été un succès et les deux explorateurs trouvent des investisseurs anglais, dont le prince Rupert, cousin du roi. En 1670, la nouvelle Compagnie de la Baie d'Hudson obtient le
monopole du commerce des fourrures sur les terres au nord-ouest des Grands Lacs, qu'on nomme à l'époque les Terres de Rupert.
Dans les décennies qui suivent, la compagnie de la Baie d'Hudson devra affronter la compétition des compagnies françaises, qui continuent à s'
approvisionner en fourrures en partant de Montréal, en traversant les Grands Lacs et en suivant le réseau de rivières. Cette
rivalité donnera lieu à des guerres.
Questionnaire