C'est en 1783-1784 que la Compagnie du Nord-Ouest est créée, par l'Écossais Simon McTavish et les frères Frobisher. Profitant d'un réseau d'échanges et de contacts établis depuis plus d'un siècle, la Compagnie du Nord-Ouest possède l'avantage d'une série de postes de traite le long des rivières. Pour faire affaire avec la Compagnie de la Baie d'Hudson, les Amérindiens doivent se rendre jusqu'à York Factory ou jusqu'au fort Churchill, sur les berges de la Baie d'Hudson. Puisque que les postes de la Compagnie du Nord-Ouest sont plus nombreux et plus près, les Amérindiens préfèrent faire affaire avec les voyageurs français venus de Montréal.
La CNO met aussi en place un
imposant système de transport basé sur le travail des voyageurs. Un premier groupe, partant de Montréal, se rend jusque dans les Grands Lacs, au fort William, à bord des canots du maître, plus longs et maniés par une dizaine de rameurs. On les appelle les mangeurs de
lard, car la courte distance qu'ils effectuent chaque année leur permet une alimentation faite de pois, de galettes et de
lard. En juin, ils rencontrent les hommes du nord, qui voyagent en canots du nord, plus petits et plus faciles à diriger. Les deux groupes échangent la
marchandise : les hommes du nord donnent les fourrures troquées l'an dernier aux mangeurs de
lard et reçoivent les objets à
troquer avec les Amérindiens. Après avoir fêté tous ensemble, chacun repart de son côté. Le mangeur de
lard retourne à Montréal où les fourrures seront chargées sur un bateau
en partance pour l'Europe, puis vendues là-bas. Les hommes du Nord, eux, retournent vers l'ouest pour
troquer avec les Amérindiens dans les divers postes de traite. Ils passeront l'hiver dans un fort.
Les Assiniboines et les Cris vendent du
pemmican dans les postes de traite. Ainsi, lorsqu'un groupe de voyageurs atteint un poste, il peut reprendre de la nourriture et continuer sa route. Il n'a donc pas besoin de transporter sa nourriture pour plusieurs années depuis Montréal. Il ne prend que ce qu'il a besoin pour se rendre au prochain poste.
Avec la route découverte par Peter Pond en 1777-1778 pour atteindre le
portage la Loche, la Compagnie du Nord-Ouest atteint les bassins de l'Athabasca, où la Compagnie de la Baie d'Hudson ne se rend pas. Quelques années plus tard, Alexander Mackenzie atteint l'Océan Arctique, puis l'Océan Pacifique, agrandissant le territoire de traite de la Compagnie du Nord-Ouest. Au début du XIXe siècle, la Compagnie du Nord-Ouest est beaucoup plus puissante que la Compagnie de la Baie d'Hudson, alors au bord de la crise.
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